L'énigme Jacques Doriot, où comment un ancien député communiste de l'entre-deux-guerres bascula dans la collaboration la plus radicale avec l'Allemagne nazie, exhortant ses troupes à "débarrasser la France des Juifs". De l'ancien métallo de Saint-Denis devenu n°2 du PCF, jusqu'au fondateur du Parti populaire français qui aidera à la traque des Juifs lors de la rafle du Vel' d'Hiv', la déchéance morale d'un homme, rongé par sa soif du pouvoir et ses rancœurs.
RÉALISATEUR :
Joseph Beauregard
COPRODUCTION :
Les Bons Clients, INA
AVEC LE SOUTIEN DU :
CNC
IMAGE :
Jacques Mora & Tristan Brachet
SON :
Benoît Thuault
MUSIQUE ORIGINALE :
Samuel Hirsch
MONTAGE :
Florent Maillet & Romain Bonnac
CONSEILLER HISTORIQUE :
Nicolas Lebourg
DESSINS :
François Duprat
COMMENTAIRE ECRIT PAR :
Joseph Beauregard & Charlie Buffet
AVEC LA VOIX DE :
Thierry Blanc
ASSISTANTS REALISATEUR :
Camille Doustin & Thomas Loubière
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MEDIAS / PRESSE
Sélectionné au Festival International du film d'Histoire de Pessac 2017
1940. À la tribune, un homme moque l'Angleterre et sa défaite annoncée. "L'Angleterre est vaincue", s'exclame Jacques Doriot, orateur zélé de la propagande vichyste, que rien ne semblait pourtant destiner à embrasser la cause pétainiste et à en faire l'un de ses plus ardents défenseurs.
Né dans un milieu prolétaire, ouvrier métallurgiste puis mobilisé sur le front lors de la Grande guerre, il s'engage tôt aux côtés des communistes et est envoyé dès 1921 à Moscou, où il côtoie Lénine et développe ses talents d'orateur et ses techniques d'agitateur. Élu député à seulement 24 ans en 1925, il se montre parfois provocateur, n'hésitant pas à se servir de ses poings, doutant aussi ouvertement de la ligne politique du Parti communiste français.
Doriot voudrait s'allier avec les socialistes pour gagner les élections, Staline l'interdit. Son attitude lui vaut bientôt la défiance de Moscou et de Maurice Thorez : mis en accusation lors du congrès du PCF de 1929, il accuse le coup, humilié. Exclu du Parti communiste, il fonde le PPF et combat désormais ses anciens camarades, recevant le soutien du patronat.
Avide de revanche, il choisit de rejoindre le gouvernement de Vichy dès l'été 1940. Dès lors, Doriot ne ménagera aucun effort pour accéder à un pouvoir qui semble toujours lui échapper : il complote pour remplacer Laval, se déchaine contre les Juifs, participe à la Ligue des volontaires français contre le bolchévisme et part même sur le front russe revêtu de l'uniforme allemand. Alors que la défaite de l'Allemagne nazie devient inéluctable, il continue jusqu'au bout à intriguer pour arracher quelques lambeaux de pouvoir au milieu du dernier quarteron de collaborateurs réfugiés à Sigmaringen. Peine perdue. Le 23 février 1945, l'ancien communiste qui se rêvait en chef fasciste est tué lors d'une attaque aérienne alliée.